jeudi 14 juillet 2016

Chronique | L'Ombre du Vent

Auteur : Carlos Ruiz Zafon
Edition : Le Livre de Poche
Parution : 2009
Pages : 637
ISBN : 978-2-253-13426-8

Quatrième de couverture :

Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant est ainsi convié par son père à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y "adopter" un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le ivre qui va changer le cours de sa vie et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets "enterrés dans l'âme de la ville" : L'Ombre du vent.


Avis personnel :

Daniel, jeune garçon de dix ans va découvrir dans le Cimetière des Livres Oubliés un ouvrage écrit par Julian Carax, L’Ombre du Vent. Il ne va plus vouloir le lâcher et va tout faire pour savoir ce qui est arrivé à l’auteur et pourquoi il a disparu des radars et serait mort à Paris. Grâce à sa découverte, on va suivre à travers ce livre toutes les péripéties de Daniel qui déterre bien malgré lui et sans pouvoir s’en empêcher un passé que beaucoup voudraient oublier.


Je ne vais pas vous le cacher, ce livre je n’aurai jamais pensé m’y attacher autant avant de le prendre en mains. A la base, je ne devrais même pas être en sa possession, c’est Antoine qui, un jour, en allant chercher du pain, découvrit une boîte à livres et emprunta celui-ci pour que je puisse le lire. Au moment où il me le donna, j’étais loin de me douter du coup de cœur qui pointait le bout de son nez quelques semaines plus tard. A vrai dire, même au début de ma lecture, je ne sentais pas le coup de cœur, simplement, je savais que je ne pouvais me détacher de ce livre pas plus que je pouvais le détester. Au contraire, je l’adorais ! Mais le coup de coeur, m’est subitement apparu quelques chapitres avant la fin lorsque le dénouement m’est clairement apparu.
La première chose qui m’a interpellé et m’a littéralement conquise, c’est tout simplement la première chose que l’on peut constater dans un livre : la plume de l’auteur. En effet, Carlos Ruiz Zafon, nous fait entrer dans un monde de phrases bien tournées et bien travaillées. Où chaque terme à son sens. Il sait manier sa plume de façon à nous décrire ce que vit le petit Daniel tout en sachant manier le langage cru et plus “paysan” de certains personnages. Sa plume m’a emporter dés les premières lignes. Et le petit Daniel qui a bien grandi, nous entraîne tout de suite auprès de lui.

Daniel, c’est ce petit garçon qui va nous emporter dans une histoire des plus fascinantes et qui tient réellement la route. On va suivre les traces d’un passé oublié par beaucoup mais qui tient réellement à cœur à Daniel. Il ne sait évidemment pas dans quoi il s’embarque mais tout son coeur et son être lui cri de ne pas cesser ses recherches malgré les années qui passent. Il va finir par suivre une piste et puis une autre, et encore une autre jusqu’à déterrer la vérité si difficile à apprendre soit-elle.

Il est clair que l’intrigue nous tient réellement en haleine. C’est une intrigue captivante qui me hante encore au moment où j’écris ces mots. Daniel après avoir lu son livre, commence ses recherches en appelant à l’aide un libraire réputé qui tout de suite lui en donne un bon prix et rencontre Clara, sa nièce aveugle qui en sait par mal sur le fameux écrivain Julian Carax. Le libraire va être particulièrement impressionné par ce petit garçon qui se fiche de vendre ce livre peu importe le prix qu’il lui propose. Daniel veut garder ce livre et apprendre tout ce qu’il peut sur l’auteur. Le soir-même, il aperçoit au bas de la rue un homme vêtu de noir avec une cigarette  à la main droite et son autre main dans sa poche. C’est exactement la même scène qu’à un moment donné dans un livre de Julian Carax. Il rencontre ce même homme plus tard, et découvrira qu’il veut lui acheter le livre peu importe à quel prix. Fidèle à lui-même, Daniel va refuser et continuer sa quête.

Daniel Sempere, c’est un personnage attachant. On le découvre tout jeune peu de temps après la disparition de sa mère. Il grandira avec la ferme intention d’en connaître plus sur ce fameux Carax. Il a un père qui sera toujours décrit comme un homme sensible et qui était éperdument amoureux de sa femme. Il tient une librairie dans laquelle Daniel passe ses journées afin de l’aider. Son père est un homme intelligent, avec une très bonne éducation. Ils vont embaucher un certain Fermin Romero de Torres qui avait aider Daniel à se remettre après s’être pris une raclé par un garçon. Fermin s’avère être un ancien “espion”, il considère que la famille Sempere lui a sauvé la vie et qu’il leur doit. Il va alors donné corps et âmes pour aider Daniel et c’est d’ailleurs lui, qui va vraiment faire avancer les choses. Fermin n’est pas n’importe qui puisqu’il est également dans le collimateur du grand et célèbre agent Fumero qui veut sa peau depuis la fin de la guerre. Cet homme est sans cœur et tue sans aucune pitié. Personne, pas même ses coéquipiers n’osent se mettre en travers de son chemin. Il est connu comme étant une autruche du temps de la guerre, passant d’un camp à l’autre et finissant par tuer ceux qui l’ont aidés pour être accepté dans le camp gagnant. Évidemment, tout au long de ce livre, Julian Carax est présent par les récits que font divers personnages à son sujet. Daniel et Julian Carax ont une histoire quelque peu similaire à des époques différentes. Il y a une sorte de superposition de leurs deux histoires. C’est comme si malgré tout, Julian nous contait lui aussi son histoire mais par le biais de ce jeune Daniel.

Comme je vous le disais, j’étais certaine d’apprécier ma lecture mais je ne pensais pas que le coup de cœur serait là jusqu’au moment où le dénouement est arrivé. L’auteur ne nous dévoile le secret de son livre qu’au moment propice. Je n’aurai pas préféré qu’il soit avant ou après, je l’ai trouvé juste au parfait moment. Je ne m’attendais pas à ça, mais certainement ce dénouement est celui qui était le plus plausible et celui que j’attendais.

Je vous fais l’étalage de tout un tas de choses positifs sur ma lecture mais il y a tout de même eu un point négatif qui m’a affligé quelque fois durant ma lecture. Il y a effectivement des paroles et des sous-entendus sexistes dans ce livre. Les personnages de sexe masculin ont certaines réflexions assez affligeantes sur la gante féminine. Dans le même sens, les hommes sont vus comme des bêtes prêtes à sauter sur tout ce qui bouge ou qui a des seins. Je sais que c’est dû à l’époque à laquelle est écrit ce livre (qui commence en 1945 et se termine en 1966) mais c’est tout de même assez choquant de voir que les femmes étaient réellement prises pour ce qu’elles n’étaient pas : un objet sexuel seulement bon pour faire une progéniture qui prendrait le flambeau du père une fois l’heure venue. Je ne me suis fais la remarque qu’à deux ou trois reprises mais c’est déjà suffisant pour comprendre la mentalité des hommes de l’époque (où la femme n’avait pas encore sa propre liberté comme on l’entend aujourd’hui).

C’est donc pour moi un réel coup de coeur que ce livre! Je vous conseil tellement de le découvrir à votre tour et de plonger tête la première dans les aventures de Daniel Sempere. Mon seul problème maintenant, c’est de savoir comment je vais pouvoir apprécier une lecture après celle-ci..

Ludivine


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